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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 23:41

Merci pour ton intervention sur l’immobilier Nicolas, je la décortique

Je vous propose mon commentaire sur l’intervention de Nicolas Sarkozy ce soir, invité à la suite de François Hollande sur France 2 dans l’émission « des paroles et des actes » proposée par David Pujadas (« il se s’rait pas trompé de taille de coiffure Pujadas ? »*),  sur le seul sujet de l’immobilier, interrogé par François Langlet, patron de BFM business. François s’étant moins exprimé sur le sujet, et Nicolas ayant l’immobilier comme sujet de prédilection, j’ai donc retenu son intervention.

Interrogé sur le système allemand d’encadrement des loyers, Nicolas répond que l’encadrement en lui-même n’est pas une solution. L’encadrement des loyers de la loi de 1948, en France s’est traduit en catastrophe à l’époque (NDR : la fameuse catastrophe de 48 dont je n’ai pas mémoire)

 Le système allemand n’a rien à voir avec cela, la requalification d’un  loyer est issue de la décision d’un juge : si au moment de la relocation d’un bien, le loyer se trouve être supérieur de 20% au précédent loyer, le juge peut requalifier le loyer, selon décision judiciaire. Ça n’a rien avoir avec un encadrement des loyers à proprement parlé.

NDR : en effet, ce n’est pas du tout la même démarche. Je connais un pays où certains biens (un minimum de biens en fait) ont des loyers encadrés, et d’autres sont libres. Ce système à deux vitesses est pire, et ne limite en rien la difficulté de se loger, ni l’évolution des prix au m². Pire, ma conviction est que ceux qui bénéficient artificiellement de loyers modérés se retrouvent à habiter au milieu de gens qui ne sont pas de la même classe social (il faut de la mixité, mais pas maintenue artificiellement), et se retrouve dans un déficit de pouvoir d’achat tout bonnement préjudiciable à leur épanouissement : en terme de qualité de vie, il me semble qu’il vaut mieux vivre avec un SMIC à Pougues-les-eaux qu’à Paris 7.

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Nicolas insiste sur une spécificité française : partout de par le monde, lorsqu’il  y a une crise, l’immobilier baisse, mais ce n’est pas le cas en France. Ceci est dû au fait qu’il y manque 500 000 logements.

NDR : ok, peut-être mais je crois personnellement que la France a su limiter l’impact de la crise financière mondiale et mener une politique incitative sur la construction qui a limité les effets de celle-ci sur les prix de l’immobilier. Je ne crois pas que ce soit juste un problème de stock de logement. Je vous garantis qu’à Thiers, dans le Puy-de-dôme, il y a des 100aine de milliers de m² disponibles. Hier encore je regardais un immeuble de 2000m² à 260 000€ soit 130€/m², j’avais écrit un article à propos de la problématique d’un marché du bâti à un prix moindre à celui de la rénovation et je suis convaincu qu’il s’agit d’un problème de politique et de développement territorial. Thiers n’est pas un cas isolé, mais la politique d’urbanisation en France s’est arrêtée sur le cas des cités et des centres-villes mais n’a pas encore traité la problématique des villes en désuétude économique.

Par ailleurs, le déficit de 500 000 logements, si l’on considère un prix moyen à 100 000 euros par logement (au mieux une maison « sociale », au pire une studette dans Paris intra-muros), représente la somme de 50Md€ (cinquante milliards d’euros), c’est-à-dire la recette générée par l’impôt sur le revenu. Donc en théorie, si l’on augmente de 10% l’impôt sur le revenu, en 5 ans le problème peut être à moitié résolue (mais ça selon le figaro, c’est plutôt la proposition de François, le concurrent de Nicolas).

Les français consacrent plus de 40% des revenus du foyer à leur logement, ce qui semble beaucoup.

NDR : sans doute, le logement est une de nos considérations majeures, bien plus que dans d’autre pays. Cela me semble tout à notre honneur, car ailleurs comme en Allemagne par exemple, ou en Italie, la part de revenu du foyer que mange le logement est bien moindre, au profit de la… voiture. On a pourtant une excellente industrie automobile… mais à choisir…

On peut aussi s’interroger sur le pourquoi des 40% (je ne pense pas qu’on parle des investisseurs) puisque la banque lambda accorde au consommateur lambda 33% de taux d’endettement et pas plus au risque d’être pointée du doigt.

Peut-être faudrait-il une loi qui interdise à un locataire de dépenser plus de 33% de son revenu dans un loyer ? Je n’ai pas bien analysé la chose, mais si l’on acceptait que le taux de 33% d’emprunt puisse être dépassé, je suis totalement sûr que cela reviendrait à permettre au marché immobilier de monter davantage !

Une stratégie de Nicolas est de libérer les possibilités de construction, en proposant la possibilité de faire + 30% sur les capacités de construction. A ce jour, le code de l’urbanisme fait que l’on peut s’opposer à une construction sans prendre aucun risque et cela semble dommageable à la construction.

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NDR : je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Il me semble que cette mesure bénéficiera plus massivement aux promoteurs qu’aux particuliers, et je ne suis pas sûr que les promoteurs en fassent bénéficier leurs clients, sinon qu’en cas de crise immobilière ça leur donnera davantage de marges de manœuvres pour baisser les prix.  

Enfin, les terrains non bâtis ne devraient pas être sous le même régime fiscal que les biens immobiliers. Nicolas propose de changer le régime de plus-value sur les terrains non bâtis. La logique actuelle est que plus longtemps on garde ces terrains non bâtis, et moins on paye d’impôt sur la plus-value immobilière. La proposition est d’inverser cette tendance afin que davantage de logements puissent être mis sur le marché. Moins on gardera ces terrains et moins l’on paiera de plus-value.

NDR : très très bien, je souscris pleinement à cette mesure. Surtout que certaines opérations sur des terrains qui deviennent constructibles me semblent (beaucoup) trop intéressantes. Mais pourquoi ne pas aller dans ce cas au fond des choses ? Pourquoi ne pas offrir exactement le même dispositif aux personnes qui rénovent des biens complétement délabrés, inhabitables. Certes, des dispositifs existent pour favoriser la rénovation. Mais dans l’idée, comment ignorer le poids fiscal de la plus-value sur les biens qui sont remis sur le marché par ceux qui acceptent de prendre le risque de les rénover ? ce qui est sûr c’est que les récentes modifications sur le régime de la plus-value ne vont pas dynamiser le marché.

Les droits de mutation augmentent de 5,4% le prix de l’immobilier. Il est possible de diviser par deux le coût de la mutation. Ceci devrait augmenter le nombre de transaction de sorte que l’état ne perde pas vraiment. Pour exemple à Paris, la mairie fait une recette de 1Md€ (un milliard d’euros) sur les transactions. Si on divise ces droits de mutation par deux, les prix de l’immobilier devraient baisser.

(on peut faire le taux, on peut faire l’assiette, il choisit l’assiette). Les collectivités territoriales doivent participer à l’effort sur l’immobilier.

NDR : ok pas de problème, mais du point de vue du marché c’est à mon avis une mini mesure. Les professionnels n’étant pas assujettis à ce même régime. Cela permettra simplement au particulier vendeur de vendre plus cher, sans avoir d’impact sur les prix du pro vendeur.

Je ne devrais pas dire ça, d’aucune façon, mais je crois que pour faire baisser le marché, il ne faut pas alléger les dispositifs qui bénéficient directement ou indirectement au vendeur. Le vendeur, c’est celui qui sait. Qui sait comment tirer parti, comment calculer l’opération, et qui détient l’expérience.

Il faut à mon avis des dispositifs incitatifs indirects bénéficiant à l’acheteur. Le PTZ est une bonne chose en ce sens, et c’est bien la « capacité » d’achat du primo accédant qu’il faut renforcer. Mais en la renforçant directement, c’est le vendeur que l’on soutient ! Pour preuve, l’économie d’impôt sur les intérêts d’emprunt (régime dont je bénéficie) n’a pas eu d’effet à la baisse sur les prix de l’immobilier.

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Un exemple de proposition en ce sens : le recours au conseil à l’achat immobilier (fut-il limité à la primo-accession) pourrait être défiscalisé en crédit d’impôt, le conseil en gestion de patrimoine (fut-il limité aux non propriétaires) pourrait l’être également, en soutenant ainsi des intermédiaires de vente l’on soutient les ‘capacités’ de l’acheteur et non plus le vendeur.

Ce n'est là qu'un exemple, mais je crois que si l'on veut faire baisser les prix, le seul moyen est de fuir tout dispositif qui pourra profiter au vendeur. 

Cela dit, pour moi, la baisse du marché n’est certainement pas une fin en soi !

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Published by 500k - dans Objectif 500k

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