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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 11:45

Aujourd’hui, je vous dévoile 3 livres qui ont changé ma vie, qui ont influencé ma perception de la vie. Je réponds ainsi à l’invitation d’un bloggeur dont j’apprécie les techniques, et qui a réussi dans le milieu du blogging grâce à son pari fou de lire 52 livres en 52 semaines et d’en partager la synthèse sur le web. Cet article n’est pas la ligne éditoriale habituelle demon blog, mais je crois que c’est un excellent exercice, que je vous invite à réaliser par vous-même.

 

Je vous donne donc dans l’ordre chronologique les 3 livres qui ont changé ma vie. Le 1er est très certainement Freud, de l’interprétation des rêves ("die traumdeutung").  

Il s’agit du premier livre que je me souviens d’avoir lu avec une véritable passion. J’avais 19 ans, et ça m’a cloué. Il faut dire que c’est un ouvrage très projectif comportant de nombreux passages performatifs, tellement c’est effrayant d’évidence. Imaginez : et si nous étions réduits en tant qu’individu à n’être que les véhicules de la transformation immédiatement permanente de chacun de nos souvenirs pondérés par l’intensité émotionnelle ressenties à l’instant où les évènements source de ces souvenirs ont été vécus (oui, vous pouvez relire plusieurs fois cette phrase un peu débile, mais tellement philosophique…et si vous n’avez pas lu Freud je ne suis pas sûr que vous parveniez à y trouver un sens).

 

J’ai emprunté « de l’interprétation des rêves » discrètement dans la bibliothèque de mes parents, j’avais une vague idée de la teneur du bouquin, de ce que pouvait être la psychanalyse. Ce livre est sommes toutes hyper technique, très complexe, souvent violent, et toujours passionnant. Je n'ai pas choisi de le lire par hasard. Je l’ai lu à un moment donné où j’ai ressenti le besoin de faire le point et où j’ai pu penser qu’en savoir plus sur la psychanalyse et sur moi-même pourrait m’aider à avancer. Je ne crois pas avoir lu autre chose d’aussi puissant, non pas sur les concepts philosophiques, ni individuels ou encore de développement personnel, mais qui traduisent avec autant de justesse l’expression simple de ce que homme nous sommes.  

J’invite chacun et chacune à lire ce livre, car j’estime que sans l’on ne peut pas vivre pleinement. C’est d’ailleurs un ouvrage que je relirai, un peu plus tard, avec un œil très différent, plus expérimenté.

 

 

 

Le second dont je veux vous parler est Bergson, La perception du changement.  

J’ai dévoré ce bouquin quelques temps après Freud. Cette fois on est dans la philosophie conceptuelle pure. J’éprouve une fascination depuis tout jeune comme beaucoup d’entres-nous face à la notion Temps. Cet ouvrage bien qu’il ne porte pas directement le terme Temps dans son titre traite de la consistance du temps et de la perception que l’on peut en avoir. Bergson part du postulat que le changement et le temps sont intrinsèquement dépendants l’un de l’autre, le temps étant le véhicule indispensable de tout changement.

 

Autant l’espace est palpable, autant le Temps ne l’est pas et tenter de définir d’une façon exacte et avec nos concepts matériels ce qu’est le temps est un exercice à la fois périlleux, et qui ne peut être qu’exégète : il n’y a pas de fondamentaux, aucune vérité absolue ne s’impose à nous. Deux mondes s’affrontent, deux mondes dont les physiciens et les mathématiciens maîtrisent pleinement les concepts : celui de la continuité et celui de la discrétion. Le concept de continuité consiste à penser le Temps comme un flux permanent, inaliénable, le temps coule comme une rivière aucune pierre, ni aucun barrage ne peut vraiment en altérer la chute. A l’inverse, le concept de discrétion consiste à penser le temps comme une suite infinie de courts instants unitaires, de tous petits instants, opposant ainsi la notion d’instant et celle de moment : l’on passe d’un instant à l’autre de proche en proche, alors que le moment se renouvelle en permanence.  

L’on connaît tous cela, l’on en a tous conscience, c’est d’une évidence première : la plupart de nos montres traitent le temps comme une succession d’instants, dont l’unité est la seconde, la grande aiguille trotte chaque seconde.  

 

Et lorsque nous faisons face à une montre mécanique dont l’aiguille bouge non pas de façon discrète mais en continue, nous éprouvons une sorte de fascination et d’incompréhension même. Peu importe que le modèle continue ou discret soit le bon, que le modèle de l’instantanéité ou du moment soit le bon, notre capacité cognitive pondère de toute façon la réalité perçue de la consistance du temps. Notre perception est limitée, cadencée par une fréquence qui limite nos sens : nous ne pouvons percevoir que X images par secondes, nous ne percevons que les sons dans la tranche X à Y hertz, et pire notre perception évolue elle-même dans le temps selon notre âge. Cette différence de perception est à même d’ailleurs d’expliquer les conflits de génération car ce que nous ne percevons pas par nos sens n’est pas fondé de vérité !  

Bref, là je m’écarte de Bergson, ce bouquin ne m’a pas ouvert les yeux sur tel ou tel vérité, mais m’a donné la richesse de la construction philosophique. Je me suis pris au jeu à tel point que je l’ai lu trois fois de suite. Je me souviens que mon prof de français, une véritable ponte, jeune mais un monstre de connaissances, dès le premier travail de rédaction donné à la rentrée et qui portait sur ce livre a déclaré devant toute la classe : « Je suis un peu embêté. J’ai une copie qui semble copier des passages de digests. Mais cette copie comporte aussi de nombreuses erreurs d’analyses, j’aimerai y voir clair et dans le doute savoir si c’est un travail personnel, je l’ai noté pour ce qu’elle était. Si ça se reproduit et que je vois des copies de digest, je mettrai des zéros. Soyez conscients que copier un bouquin ne vous apportera rien, votre copie doit refléter votre capacité de réflexion ».  

Je ne le savais pas, mais il parlait de ma copie. A la sortie le prof m’a coincé et m’a posé franchement la question. Allez, je fais mousser un peu mais ce jour-là j’ai éprouvé une vraie fierté qui plus est sur un terrain qui ne m’était pas acquis, fierté comme on en éprouve assez rarement. Un ressenti déclencheur qui m’a ouvert les yeux sur un monde qui ne m’avait pas intéressé jusque-là, au point de me donner envie d’écrire (j’aurai volontiers fait ici la pub pour mon roman ou pour mon tout dernier livre sur l’investissement immobilier, mais j’ai reçu une consigne contraire de la part de celui qui m’a invité à écrire cet article). Cette année-là, mes notes en philosophie / français ont environ triplé.

 

Le troisième livre à avoir impacté ma vie est celui que, de loin, parmi tous les bouquins que j’ai lu, j’ai lu le plus grand nombre de fois (non pas trois fois mais peut-être 30 ou plus). J’ai quelques auteurs de prédilection dont j’ai lu une grande majorité d’ouvrages, pour pas dire tous, il s’agit de Houellebecq, Dantec, Dan Brown ou encore Weber. Mais l’ouvrage dont je vais vous parler ne joue pas du tout dans la même cour. Et cet ouvrage, je l’ai lu et relu non pas parce que je ne l’ai pas compris. Non pas non plus pour revenir sur tel ou tel passage. Je l’ai lu et relu parce que ma fille ainée me l’a demandé. Il s’agit du livre Chien bleu de Nadja. Ce livre pour enfant m’a été conseillé par ma voisine de bureau, elle m’avait déclaré en ces termes : « c’est un livre qui fonctionne ». Et en effet, c’est un livre qui fonctionne.

 Et c’est ce qui est très intéressant dans ce livre, lorsqu’on le raconte à un enfant. L’on se prend aisément au jeu de l’histoire. L’on rentre facilement dans le rôle de grand narrateur de conte (à atteindre le niveau de Lorenzo Pancino du blog Maxxivoice), prenant tantôt la petite voix de la petite fille triste ou la grosse voix du méchant esprit des bois incarné pour l’occasion en panthère noire. Mais ne nous y méprenons pas : si l’on rentre ainsi aussi facilement dans cette fonction de conteur, ce n’est pas par vertu. C’est bel et bien parce que l’histoire fonctionne. Une histoire simple mais qui mêle, manipule et provoque différents sentiments, ressentis unitaires qui s’enclenchent presque mécaniquement chez l’enfant devant la situation vécue par procuration face au récit et aux personnages.

Une vraie leçon d’efficacité, l’on pourrait dire de marketing même, au sens où cela touche sa cible en plein. Mais au fait qu’est qu’une histoire qui fonctionne ?

Cette question me renvoie à la raison pour laquelle j’ai accepté de répondre à l’invitation d’Olivier. Et je vous invite à vous poser la même question que celle qui m’a été posée  à votre tour : quels sont les trois ouvrages qui ont changé votre vie ? La lecture nous emmène dans des situations que l’on éprouve et que l’on vie par procuration. En ce sens, elle véhicule du souvenir non pas de situation vécues, mais de situation ressenties, sans donc véritablement que l’on ait eu l’occasion de les vivre. Elle a la capacité de modifier a posteriori (et c’est assez rare pour être souligné) la pondération des évènements vécus grâce au ressenti éprouvé durant la lecture.

La lecture comporte ainsi une part d’interprétation individuelle très importante, et l’expérience de lecture devant un seul et même ouvrage sera propre à chaque individu. Elle peut être une expérience plus fortement immersive que n’importe quelle récit, paroles de musique ou encore de films, car elle implique d’y consacrer davantage de temps. Si l’on considère que le temps est l’élément premier de notre auto-consumérisme, la lecture devient l’un des premiers objets d’un investissement personnel fort et intime.

Ainsi, je crois que n'importe quelle lecture qui "fonctionne" est avant tout une lecture de soi-même, pour ne pas dire une relecture de soi-même. Et ce constat, je le fais à chaque fois que je lis un nouvel ouvrage.

 

Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs “Les 3 livres qui ont changé ma vie” organisé par le blog Des Livres Pour Changer de Vie. Si vous avez aimé cet article, je vous remercie de cliquer sur ce lien : j’ai aimé cet article !

 

 

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Published by 500k - dans Bons plans

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